Carnet de Voyage

La Libye

Le pays en chiffres:
Superficie: 1 759 540 km2 3,2 fois la France
Nb d'habitants: 5.7 mio
PNB/hbts: 7 900 $
Capitale: Tripoli
Nos chiffres dans le pays:
Kilomètres à VTT: 2 060
Nb jours ds le pays: 24.5
Moy. journalière: 84
Kilomètres autres: 0
Dénivelé positif/ jr: quasi inexistant sauf dans les montagnes vertes
Quelques prix de référence:
1.5L d'eau: 1 DNL 0.8 EUR
1 kg de riz:
Pain: 0.50 DNL (pour 10) quand on ne nous l'offre pas!...
1 kg de tomates:
1 canette de coca: 0.75 DNL 0.5 EUR
1 bouteille de bière: ILLEGAL!!!
25 kg de farine 1.5 DNL 1.1 EUR subventionné par l'état
60 kg de sucre 6 DNL 4 EUR

1ères impressions: peut mieux faire...
1er octobre: passage de frontière sans encombre entre la Tunisie et la Libye: nous qui nous attendions au pire, nous voilà soulagés. C'était sans compter l'agence de voyage qui nous a obtenu notre visa libyen les autorités libyennes mettent la pression pour bien encadrer les touristes: ils ne veulent pas nous laisser partir "à l'aventure". Pour nous il est hors de question de traverser la Libye en pick-up en 3 jours (là où nous avions prévu un mois). Tout rentre finalement dans l'ordre, mais nous quittons la frontière un peu énervés.
Le lendemain matin, on ne veut pas nous laisser visiter le fabuleux site de Sabratha classé au patrimoine mondial car nous n'avons pas de guide... on a presque envie de rebrousser chemin, mais une fois encore on finira par avoir gain de cause.
Nous devons nous habituer à ces petits contretemps et les prendre avec diplomatie (pour ça j'envoie Philippe en ambassadeur, il a plus de tact et de patience...)

Arrivée à Tripoli
Après la visite de Sabratha (voir galerie de photos), nous reprenons la route pour Tripoli que nous voulons atteindre avant la tombée de la nuit. Le traffic est très dense et nous devons constamment faire attention aux voitures et camions qui nous dépassent comme des fous: bienvenue en Libye, ici sur les routes il n'y a pas de règles. Nous arrivons en début de soirée et sommes tout de suite pris en charge par un étudiant égyptien fou de vélo curieux de notre projet. Il nous guide dans les rues de la ville où nous sommes incapables de nous orienter: nous ne lisons pas l'arabe, en plus ici il n'y a ni adresses, ni noms de rue!

C'est reparti:
Nous nous arrêtons 3 jours à Tripoli, que nous visitons tranquillement et où nous profitons largement de l'accueil d'Hicham et Olfa: un "arrêt au stand" bienfaiteur avant de reprendre la route pour 10 jours de désert.
A chaque nouveau pays, il faut un temps d'adaptation: la culture est ici très différente de ce que nous avions connu en Tunisie, et il nous faut quelques jours pour reprendre nos marques. Les Libyens sont relativement réservés, c'est aussi à nous d'aller vers eux, et quand la conversation est engagée, ils deviennent très accueillants.
Plus nous allons vers l'est, plus les contacts sont faciles. De plus en plus souvent, des voitures s'arrêtent à notre hauteur pour vérifier que nous ne manquons de rien, il est rare qu'ils repartent sans nous avoir donné une bouteille d'eau, des fruits ou une canette de jus de mangue.
Quand nous tombons sur des personnes parlant anglais (ce qui est assez rare), une question revient souvent: "que pensez-vous de notre pays?" Les libyens connaissent la mauvaise image de leur pays à l'étranger et veulent être sûrs que tout se passe au mieux pour nous. Ils aiment bien la France et tout de suite on nous cite 2 noms: Zidane et Chirac

Des stars!!!
Régulièrement, des Libyens s'arrêtent en voiture pour se faire prendre en photo avec nous: c'est tellement inhabituel de voir des touristes à vélo! d'ailleurs, nous n'en croisons guère: les libyens trouvent que c'est bien trop fatigant. Ils nous demandent régulièrement pourquoi on ne voyage pas en voiture (oui, pourquoi au fait?!...)

Des familles libyennes nous accueillent
Nous sommes accueillis une première fois par une famille libyenne à Sirte: le fils ainé nous à rencontré sur la route dans la journée, et nous propose de nous accueillir dans sa famille: nous acceptons volontiers, et nous retrouvons dans une grande famille libyenne traditionnelle, où nous comprenons un peu mieux leurs habitudes. La séparation hommes/femmes est très marquée, et les femmes sont 100% cantonnées chez elles, elles ne doivent pas se faire remarquer, même une apparition un peu trop bruyante au balcon est à proscrire: on pourrait jaser!

250km plus loin nous sommes invités par l'employé de la station de traitement des eaux où on s'était arreté pour demander de l'eau. Originaire de Benghazi, il vit depuis 6 ans à Ras Lanuf, une ville créée ex-nihilo par Gaddafi au milieu du désert, au croisement de 2 pipe-lines. Interdite aux étrangers, on rentre en douce dans le pick-up d'Ajir. Surprise: des batiments tout neuf, 2 écoles, un stade superbe, un supermarché, le tout appartient à l'Etat et le logement, l'eau, l'électricité, la télé satellite et la cantine sont gratuites. La femme d'Ajir est prof d'anglais, mais vu son faible niveau, on comprend vite que les jeunes parlent si mal. Coup de bol: on arrive juste à temps pour voir France-Slovénie à la télé!

Du désert, du désert et encore du désert...
Depuis Misrata (200 km à l'est de Tripoli) les paysages n'ont guère changés, heureusement que les rencontres sont riches, pour nous faire oublier la monotonie des paysages, il arrive que plus de 100 kms séparent 2 villages. En général, nous avançons avec un vent latéral qui nous gène un peu, mais sans plus, mais à 200 kms de Benghazi, il se met à souffler en raffale plein sud (alors que nous allons vers le nord), faisant tomber notre vitesse à 10km/heure pendant 2 jours: c'est dur pour le moral!

Benghasi: accueil chaleureux pour recharger les accus
Nous arrivons en milieu de journée à Benghazi le 16 oct. 3100km au compteur. On apprécie la douche et l'accueil d'un couple brésilien, collègue de notre ami de Tripoli. Jana et Fernando nous accueillent dans leur grande maison d'expatriés 10 fois trop grande pour eux, mais leur vie se limite au bureau et à la maison car il n'y a rien à faire ici, pas d'infrastructure sportive et pas beaucoup d'expat! Bref l'enfer qu'ils espèrent de courte durée, mais qui leur permet de faire construire au Brésil le bateau de leur rève: un beau yatch de 55 pieds dans lequel ils prendront leur retraite en sillonant les côtes brésiliennes.

sites Grecs et Montagnes vertes (Jebel Akhdar)
de retour en selle, nous nous attaquons aux montagnes vertes qui nous ravirons par leur fraîcheur: le soir nous sortons même les polaires!
Berceau de nombreuses révoltes (notamment celle contre les italiens menée par l'irréductible et célèbre Omar Al-Mouktar), cette région est aussi la plus réticente au régime de Gaddafi. L'accueil est ici encore plus chaleureux qu'ailleurs, et surtout, les habitants recherchent plus volontier à communiquer avec nous.
Au niveau des yeux, nous en prenons encore plein la vue avec la visites des principales villes de la grecque antique en afrique (notamment cyrène la plus connue) et des aller/retour entre la côte et la montagne qui nous permettent d'avoir de belles vue plongeante sur la côte découpée.

La frontière avec l'Egypte est maintenant en vue. A suivre dans le carnet de voyage du pays des pharaons

La Galerie de Photos Libye est faite (cliquez dessus)


Les sites du Patrimoine que nous avons visité en Libye:

Site archéologique de Sabratha
Une somptueuse ville romaine: Comptoir phénicien drainant les produits de l'Afrique intérieure, Sabratha fit partie de l'éphémère royaume numide de Massinissa avant d'être romanisée et reconstruite aux IIe et IIIe siècles apr. J.-C. Les italiens (sous Mussolini) ont bien dégagé le sable et redressé certains monuments. Le bijoux du site, c'est le théatre de 5000 places et son mur de fond de scène avec 3 étages de colonnes

Site archéologique de Leptis Magna
Embellie et agrandie par un enfant du pays devenu empereur, Septime Sévère, Leptis Magna était l'une des plus belles villes du monde romain, avec ses grands monuments publics, son port artificiel, son marché, ses entrepôts, ses ateliers et ses quartiers d'habitation. A 120km à l'est de Tripoli, la ville est enfouie sous 3m de sable et de terre qui ont protegé les ruines du tremblement de terre de l'an 365. Il y a tellement de colonnes en marbre et en granit qu'on se croirait dans une forêt.

Site archéologique de Cyrène
Colonie des Grecs de Théra, Cyrène fut l'une des principales villes du monde hellénique. Romanisée, elle resta une grande capitale jusqu'au tremblement de terre de 365. Un millénaire d'histoire est inscrit dans ses ruines, célèbres depuis le XVIIIe siècle.


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