Carnet de Voyage
La Bolivie
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Le pays en chiffres: | |||
Superficie: | 1 098 580 | 2 fois la France | ||
Nb d'habitants: | 8.3 mio | |||
PNB/hbts: | 3 000$ | |||
Capitale: | La Paz | |||
Nos chiffres dans le pays: | ||||
Kilomètres à VTT: | 1 935 (1 435+500) | |||
Nb jours ds le pays: | 33+13 | nb de jours pedalés: | 33 | |
Moy. journalière: | 42 | moyenne/ jr pédalé: | 59 | |
Kilomètres autres: | 100 kms en bus depuis Ventilla, 40kms de taxi pour Copacabana | |||
Dénivelé positif/ jr: | 550m | soit +18 145 m | ||
Quelques prix de référence: 7 bolivianos = 1 euro | ||||
1.5L d'eau: | 3 bolivianos | 0,5 E | ||
1 kg de riz: | 5 bol | 0,7 E | ||
Pain: | 4 petits pour 1 bol | 0,15 E | ||
1 kg de tomates: | 3 bol | 0,5 E | ||
1 canette de coca: | 3 bol | 0,5 E | ||
1 bouteille de bière: | 6 bol pour la "inca" | 0,9 E | ||
1 repas: | 5 à 6 bol pour soupe de riz + plat viande/patate | |||
Bolivie, le pays de tous les records:
Records d'altitude: 4830m en vélo, 6088 à pieds, record de fraicheur:
-20° la nuit dehors et -10° sous la tente, record de pluie: pas une
goutte en 45 jours, record de dénivelé: environ 20.000m de côtes,
record thermal: 7 bains dans des sources chaudes à 4000, record de
descente: 3000m en journée, record de lenteur: à peine 12km/h
en moyenne, merci les pistes pourries et pour finir un vol de vélo,
bref la Bolivie, ça marque un cyclotrotter!!
Le Sud Lipez:
volcans, salar et pistes pourries
Après les 2000m d'ascension depuis le salar d'Atacama (au chili) nous
voilà à 10h du mat à 4300m à faire tamponner nos
passeports par un douanier très bronzé. Ici ça tape dur
pendant la journée et ça caille la nuit. On roule toute la journée
dans des paysages de rêves où alternent lacs, volcans, hauts
plateaux caillouteux et thermes fumantes. 3 jours de mauvaises pistes de laguna
verde à laguna colorada, puis pire encore en direction des premiers
villages boliviens, qui s'avèrent être de vraies villes fantômes
où on a bien du mal à négocier un peu de pain.
On sourit devant le costume traditionnelle des boliviennes: jupe bouffante, tablier, 2 nattes d'un mêtre et un chapeau melon ou haut de forme! Mais bonjour les machoires édentées!
A l'entrée
du gigantesque Salar d'Uyuni, nous retrouvons Erik, un jeune cycliste breton
aperçu à San Pedro. L'un des belges avec qui il roulait vient
de se casser la clavicule dans la dernière descente sableuse avant
le salar. Erik les laisse donc partir en 4x4 à l'hopital d'Uyuni et
nous attaquons ensemble les 120kms sur la croute salée. C'est une vraie
autoroute comparée à la caillasse des pistes précédentes.
Nous nous reposons ensuite 3 jours à Uyuni pour se remettre de ses
10 jours de pure aventure. Mais Philippe passe une nuit sur la cuvette des
WC du petit hôtel et une matinée au fond du lit pour se remettre
de la première grosse "gastro" du tour du monde.
Potosi et
Sucre, le Patrimoine industriel et culturel
Il nous faut 3 jours de montées et descente pour rejoindre Potosi par
une piste caillouteuse qui ondule de vallons en canyons. La dernière
côte pour rejoindre le centre de Potosi est mortelle! La ville est née
de la découverte de l'argent dans une montagne à plus de 4000m
et donc elle s'étale sur le flanc de la dite montagne. Mieux vaut circuler
à pieds! La visite de la mine est passionante (voir la rubrique "Sites
du patrimoine" ci-dessous). C'est la fête des mères et les
patisseries ne chôment pas: partout les gens se balladent avec des énormes
gateaux couverts de crème blanche, façon tarte à la crème.
On se régale aussi des saltenas, des sortent de chaussons salées,
farcis aux légumes et à la viande.
Surprise en sortant de Potosi: de l'asphalte! On avait presque oublié comme cela roule bien. Et en plus ça descend plus que ça ne monte. On passe de 4000 à 2500 et le désert de l'altiplano fait place à des petits champs de blé et quelques eucalyptus. Moins de lamas et plus de vaches et d'ânes. En 2 jours on arrive dans ce petit bijou de ville qu'est Sucre, avec sa place entourée de la cathédrale et de palais aux facades blanches. Partout de beaux murs blancs et des toits en tuile, superbe, et le marché nous émerveille à cause des ses énormes salades de fruits couvertes de yagourt et de céréales! Là nous laissons Erik et nous nous engageons sur une route cartée qui s'avère être la piste la plus vallonnée du tour: on passe de vallées en vallées au milieu des troupeaux de lamas et de moutons. L'altiplano est loin d'être plat et quand il le devient le vent se lève et nous glace sur place. Du coup on s'offre un saut de puce en bus, mais la ville de destination est bloquée par une grève sauvage et le bus nous largue près d'un piquet de grève avant de repartir avec les autres passagers à travers la pampa pour essayer de contourner cet obstacle. Les grévistes laissent heureusement passer les étrangers à vélo, ouf!
Aventure-tout-terrain
vers le salar de Surire et le Parc Lauca
A Oruro nous faisons connaissance avec 2 jeunes cyclistes français,
alors qu'ici on croise surtout des Suisses, des Allemands et des Hollandais.
Les 2 Etiennes font une traversée de l'Amérique alors que l'un
des 2 a un bon handicap aux jambes. Chapeaux les gars, bonne route (ils appelent
ça la route de la volonté, à voir dans la rubrique "les
liens").
Au lieu de monter vers La Paz, nous piquons plein ouest vers le Chili. La bonne route à travers le plateau qui prolonge le salar d'Uyuni et le lac Popoo se détériore progressivement: 60km d'asphalte, puis 100 km de chantier et finalement 80km de tole ondulée, de sable et de cailloux qui nous amènent à notre 25ème crevaison (en 18.500 bornes) et une deuxième rupture de l'attache du porte bagage de Philippe. Un coup de fer à souder dans un boui-boui et ça repart sans problème. A proximité du Salar de Coipasa, nous atteignons la frontière chilienne. On se fait sermonner parce qu'on essayait de passer avec 4 pommes ... mais ils ne voient pas les 15kg de nourriture qu'on a prévu pour la semaine de baroud tout terrain qui suit! On remonte le long de la frontière bolivienne sur des pistes en tole ondulée jusqu'au somptueux salar de Surire, où une source bouillonante nous réchauffe le corps après une nuit à -20°. Personne, des tas d'animaux (lamas, alpaguas, vigognes, viscaches et nandous) et surtout il y a tous ces sommets à plus de 6000 dont la calotte blanche brille sous un ciel éternellement bleu. Dur parcours mais splendide ... et on commence à avoir envie de grimper là haut, surtout après avoir rencontré un groupe de cinquagénaires suisses/autrichiens qui venaient se faire des 5500 et des 6000.
Après le Salar on est accueilli merveilleusement au camp des travailleurs de la mine de bore (tiré du salar). Repas chauds, nuit au chaud et douche chaude, ça nous change du camping et cela permet de parler espagnol. La piste vers le parc Lauca est meilleure et nous voilà bientôt au pied du Parinacota, un cône parfait qui culmine à 6200. La beauté du spectacle est malheureusement gachée par la panne de l'appareil photo numérique. Philippe râle pendant 3 jours. On fait un détour de 200kms pour descendre à Arica, la grande ville du nord chilien où, heureusement on trouve un réparateur qui nous nettoie l'appareil victime du sable et de la poussière.
La Paz, la
capitale la plus haute du monde et camp de base de notre premier 6000
D'Arica on remonte en bus au pied du Parinacotta où se trouve la frontière
bolivienne. C'est reparti en VTT pour 350km de bonne route vallonée
jusqu'à la capitale bolivienne. On campe au pied du volcan Sajama,
un autre cône magnifique qui domine l'altiplano à plus de 6500.
Celui-là on reviendra le voir avec crampons et piolets un jour ....
L'arrivée à La Paz est étonnante: une montée en pente douce à travers une banlieue de petites maisons et soudain, le vide: un canyon de plus de 600m de dénivelé couvert de baraques en briques mal finies. Au fond, dans le nuage de pollution, le centre ville avec quelques petites tours. En toile de fond la cime blanche du volcan illimani, à plus de 6000. C'est surréaliste. On adore la descente sur l'autoroute, la seule du pays, jusqu'au centre où on retrouve l'animation typique sud américaine des rues piétonnes, du marché et des petites échopes qui vendent des hamburgers ou des salchipapas (frites + saucisses en rondelles).
On s'offre le luxe d'une révision de nos VTT par un spécialiste local, en fait une boite dirigée par des néo-zélandais qui font faire aux touristes la "descente de la mort", c'est-à-dire -3500m sur 65km jusqu'à Coroico, aux abord de l'Amazonie. Nous on préfere la grimpette: on passe au Club Andino où un vieux guide nous raconte ses 6 mois en France en 1967 et nous trouve un guide et le materiel pour attaquer l'ascension du 6000 le plus facile du coin, le Huayna Potosi. 3 jours de plus en plus haut et arrivée sur le toit du monde au lever de soleil, crampons aux pieds et piolet en main.
Au vol !
De La Paz nous repartons en VTT en direction du lac Titicaca et du Pérou.
On a des courbatures, ça nous apprendra à descendre un 6000
comme des cabris! La route est plate et belle, bordée à droite
par les montagnes de la "cordillera Real", puis à gauche
par l'immense bleu profond du lac mythique où naquit la civilisation
inca. C'est comme le lac d'Annecy avec les Alpes autour, mais en 100 fois
plus grand.
Pour atteindre Copacabana (la ville qui a donné son nom à la plage de Rio), on traverse le lac sur un petit bac. On s'arrête camper 9 kms plus loin. Au réveil c'est le drame: le vélo de Philippe a disparu! L'antivol qui attachait les 2 vélos est cassé, mais curieusement le vélo de Violaine est encore là. On redescend au bac où on trouve un flic et un officier de l'immigration. Ce dernier nous remonte au campement pour enquêter. On a peu d'espoir, voire aucun, mais comme il n'y a rien d'autre à faire on le suit. On visite les baraques des environs en discutant avec les Aymaras. Bien sûr ils n'ont rien vu, rien entendu. Par miracle Philippe soulève le toit en tôle d'une bicoque soit-disant non utilisée et y apercoit le vélo. Gros soulagement car on pensait que le tour était fini. Les nuits suivantes on s'offre des "alojamiento", hotels de base à 2 ou 3 euros la chambre.
Derniers jours
en Bolivie à pied et en bateau pour visiter l'isla del sol, une belle
île au milieu du Titicaca. Magnifique coucher de soleil sur la Cordillera
real qui se reflète dans l'eau. On se remet de nos émotions.
Discretion,
fanfarre et "tags"
Trois choses qui nous ont surpris: primo la discretion des Boliviens ou plus
précisement celle des habitants de l'altiplano (il parait que plus
bas ils sont plus expansifs). Aucun risque de se faire ennuyer par un vendeur
insistant. Au contraire, il vaut mieux insister pour acheter quoique ce soit,
sinon on ne l'obtiendra pas. De même on nous salue cordialement, de
loin, mais peu de curieux s'approcheront pour regarder les VTT contrairement
à la plupart des pays que nous avions visités.
deuxième surprise, contradictoire avec la première: les fanfarres. On en entend partout, toutes plus dissonnantes les unes que les autres. A croire que c'est à qui fera le plus de bruit dans l'orchestre!
Troisième
phénomène boliviens: les décorations à peinture.
La plupart des ponts sont repeints au couleur d'un parti politique et tous
les murs disponibles, voire les plus gros rochers ayant une parois verticale,
se retrouvent "tagés" avec le nom des candidats de élections
passées. De nombreux panneaux en ciment jalonnent les routes à
l'entrée des villes pour annoncer tel ou tel programme de développement
(eau, école, infrastructure), mais ils diparaissent souvent sous les
couches de peinture électoraliste.
Bolivie, coup de coeur?
De la Bolivie, on n'a vu que le quart sud ouest (et encore). La partie "amazonie"
ce sera pour une autre fois. On reviendra sur l'altiplano et au milieu de
ces volcans majestueux car on a vraiment "craqué" pour ce
monde étrange. On reviendra aussi pour cette ambiance d'aventure solitaire
dans ces paysages lunaires et ces plaines à lamas. On en a bavé
sur des pistes pourries et dans des températures démentes la
nuit, mais c'est le prix à payer pour apprécier ce côté
sauvage et authentique qui transforme un beau voyage en aventure passionnante.
Les Galeries de Photos de Bolivie sont à votre disposition (cliquez dessus)
Les sites du Patrimoine en Bolivie:
Ville de
Potosi
L'endroit était considéré au XVIe siècle comme
le plus grand complexe industriel du monde: une énorme montagne rouge
percée de kilomètres de galeries. L'extraction du minerai d'argent
était assurée par une série de moulins à eau et
surtout par quelques millions d'indiens qui ne survivaient pas longtemps,
mais tenaient debout grace aux feuilles de coca. L'ensemble actuel comprend
les monuments industriels du Cerro Rico qui convergent autour des lagunes
artificielles de Kari-Kari, la ville coloniale avec la Casa de la Moneda,
l'église de San Lorenzo, des demeures nobles et les "barrios mitayos"
qui étaient les quartiers ouvriers.
Commentaires du cyclotrotter: la ville est infernale car il n'y a que des côtes; la visite de la mine c'est 4 heures de spéléologie mémorable, et on n'en mène pas large quand ils commencent à faire sauter le fond du goulot à grand coup de dynamite: toute la mine tremble et on s'attend à ce que le ciel nous tombe sur la tête. Conditions de travail dignes de Germinal, on est mieux à vélo.
Ville historique
de Sucre
Première capitale de la Bolivie, Sucre fut fondée par les Espagnols
dans la première moitié du XVIe siècle. Elle possède
de nombreux édifices religieux comme San Lazaro, San Francisco et Santo
Domingo qui offrent une image bien conservée de l'alliance architecturale
de traditions locales à des styles importés d'Europe.
Commentaire du cyclotrotter: Quel contraste avec Potosi! A Sucre il fait chaud, les rues sont magnifiques, partout des palais et des merveilles d'architecture, bref LA ville coloniale comme on en rêve. Un régal de douceur après le désert et le froid de l'altiplano.
On n'a pas été voir les autres sites, le pays est trop grand:
Fort de Samaipata
Le site archéologique de Samaipata comprend deux éléments
: la colline qui, avec ses nombreuses gravures, semble avoir constitué
le centre cérémoniel de la ville ancienne (XIVe - XVIe siècles),
et la zone au sud de la colline, qui formait le quartier administratif et
résidentiel. L'énorme rocher sculpté de Samaipata, qui
domine la ville située en contrebas, constitue un témoignage
unique touchant aux traditions et croyances préhispaniques, n'ayant
pas son égal sur tout le continent américain.
Missions Jésuites de Chiquitos